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OMS – Alerte sur la recrudescence de la rougeole en Europe

Suite à l’alerte de l’OMS concernant la recrudescence de cas de rougeole en 2023, notamment en Europe, Santé publique France fait le point sur la circulation du virus et rappelle l’importance de la vaccination.

Comment circule le virus de la rougeole en Europe actuellement ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur le fait que le nombre de cas de rougeole a explosé en 2023 sur le continent européen par rapport à l’année précédente (42 000 cas en 2023), principalement en Russie et au Kazakhstan. L’ECDC de son côté rapporte à ce jour un peu plus de 2 000 cas dans les pays de l’UE/EEE. La France, qui bénéficie d’une couverture vaccinale chez les nourrissons, proche de l’objectif à atteindre pour éliminer la maladie, dénombre un peu plus d’une centaine de cas en 2023 (données non consolidées) .

Le bilan de l’ECDC en date du 11 janvier 2024 faisait été état de plus de 2 242 cas rapportés par 22 pays entre janvier et novembre 2023, avec près de deux tiers des cas signalés par la Roumanie. Compte tenu de la couverture vaccinale sub-optimale pour la deuxième dose ≤95% dans la majorité des pays de l’UE/EEE, on peut s’attendre à ce qu’il y ait davantage de cas de rougeole dans les mois à venir et au printemps. Les données les plus récentes pour l’Europe au niveau de l’ECDC montrent un taux de notification pour la région UE/EEE sur les 12 derniers mois de 4,98 par million d’habitants. Le taux pour la France est de 1,64 (avec 111 cas) et 5 pays ont des taux supérieurs à la France (Autriche (19,16) ; Belgique (6,54) ; Estonie (3,00) ; Liechtenstein (76,32) ; Roumanie (88,70)).

Une surveillance épidémiologique basée sur le signalement et la déclaration obligatoire

La surveillance de la rougeole repose sur la déclaration obligatoire et un réseau de partenaires. Elle permet de prendre des mesures autour d’un cas (par exemple la vaccination en post-exposition) et d’apporter une réponse adaptée des autorités sanitaires en cas de détection de cas groupés (par exemple le rattrapage vaccinal des personnes non ou incomplètement vaccinées selon les recommandations nationales en vigueur). Pour rappel, tout cas de rougeole (clinique, confirmé ou diagnostiqué en laboratoires) doit être signalé sans délai par les cliniciens et les biologistes à l’Agence régionale de santé (ARS) dont ils dépendent. Le Centre national de référence (CNR) des virus de la rougeole, de la rubéole et des oreillons assure le génotypage des virus et contribue à l’investigation des cas groupés et des chaînes de transmission.

Seule une couverture vaccinale élevée peut éliminer la rougeole en Europe

Une amélioration de la couverture vaccinale (CV) par un vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR), depuis la mise en place de la vaccination obligatoire, pour les nourrissons est constatée et l’objectif d’une couverture vaccinale à deux doses de 95% à l’âge de 2 ans pourrait être bientôt atteint. Les données récentes de CV à 24 mois sont de 94,3% pour la première dose et de 91,3% pour la seconde. Cependant, il persiste des populations insuffisamment vaccinées, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes ou encore au sein de populations particulières éloignées du système de santé. La couverture vaccinale, contre les trois maladies, déclarée par les 18-35 ans est estimée à 90,4% en France métropolitaine avec d’importantes disparités régionales (Baromètre Santé publique France 2021). Ainsi, pour permettre d’interrompre la circulation du virus et atteindre l’objectif d’élimination de la rougeole fixé par l’OMS, la vérification du statut vaccinal contre la rougeole et la mise à jour des vaccinations restent indispensables dans les tranches d’âge plus élevées.

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