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Transmission aérienne du SARS-CoV-2 ? Mise à jour des connaissances par la SF2H

Après plus d’un an de pandémie, le débat entre scientifiques est toujours d’actualité sur les modes de transmission du SARS-CoV-2 et en regard les moyens de prévention adaptés à adopter en milieu de soins : distanciation, masque, ventilation …

La SF2H fait le point sur la littérature scientifique entre septembre 2020 et avril 2021 à ce propos et propose une synthèse sur plusieurs thématiques détaillées dans ce blog.

Consultez l’actualisation de la revue littérature SF2H

TRANSMISSION AÉRIENNE DU SARS-CoV-2

Un nombre limité de particules virales du SARS-CoV-2 peuvent théoriquement atteindre les voies respiratoires inférieures où elles seront opposées aux défenses de l’organisme que constitue le surfactant pulmonaire. La figure ci-dessous issue d’un article de la revue permet de comprendre la dynamique typique du flux d’air et le comportement des aérosols pendant chaque phase de la respiration.

La survie du SARS-CoV-2 dans l’environnement de soins (hors contexte expérimental) n’est pas démontrée à ce jour. Enfin, dans un contexte de cluster, les différents modes de transmission ne sont pas discutés, rendant hasardeuse la conclusion d’une transmission par voie aérienne prédominante.

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DICHOTOMIE AIR/GOUTTELETTE

Les différentes définitions disponibles des termes « aérosol » et « aérosolisation » génèrent de nombreuses confusions. Un aérosol étant composé de particules de différentes tailles qui interagissent et évoluent en fonction de nombreux facteurs environnementaux. Ces facteurs environnementaux conditionnent spécifiquement le risque de transmission des agents pathogènes présents dans les aérosols, et ne sont pas transposables entre pathogènes différents.

Le tableau ci-contre issu d’un des articles de la revue permet de constater la disparité des définitions selon que l’on soit clinicien, spécialiste en aérodynamie ou grand public. 

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RÔLE DES FINES PARTICULES (eg. Particulate matter, PM)

Les PM2,5 peuvent servir de vecteur pour les virions du SARS-CoV-2 et faciliter sa dissémination dans un périmètre plus large et/ou son introduction au niveau des voies aérienne inférieures. Cependant, la durée de vie du SARS-CoV-2 et donc son infectiosité n’est à ce jour pas connue hors contexte expérimental. La susceptibilité de l’hôte est un facteur important, avec un risque plus élevé de contamination ou de forme grave chez les personnes ayant notamment des facteurs de risques locaux (clairance muco-ciliaire) ou généraux (diabète, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale chronique…)

MASQUE CHIRURGICAL versus FFP2/N95

Les preuves scientifiques actuellement disponibles suggèrent que les masques chirurgicaux et les N95/FFP2 confèrent un degré équivalent de protection contre les infections virales en suspension dans l’air. Ce point peut s’expliquer de plusieurs façons notamment par le meilleur confort des masques chirurgicaux permettant un port continu. Bien que le virion du SARS-CoV-2 soit une nanoparticule, il peut être intégré à une gouttelette le rendant plus volumineux et l’empêchant d’atteindre de façon systématique les voies aériennes supérieures.

De façon générale, à la lecture de cette analyse et alors que les études s’accumulent sur la transmission du SARS CoV-2, il apparait important en tant qu’expert de la prévention des infections associés aux soins de faire évoluer nos connaissances sur la transmission « Air », dont les fondements sont basés sur une définition OMS historiquement erronée et l’utilisation de la tuberculose comme référence. Une réflexion conjointe avec l’ensemble des disciplines concernées et la mise en commun de nos perspectives devraient permettre de clarifier les messages délivrés et la mise en œuvre des moyens de prévention individuels et collectifs les plus adaptés.

Et si l’envie vous prend de vous plonger dans l’histoire de la transmission des infections respiratoires et notamment d’approfondir votre savoir sur le travail de Flügge réduit injustement à cette fameuse « grosse » gouttelette (mais a-t-il fait l’expérience de les analyser à la prononciation de son nom 😉 ?), alors lisez l’article de l’équipe du Prof. Lydia Bouroubia (1) spécialiste en dynamique des fluides au Massachusetts Institute of Technology, il est passionnant.

(1) Randall, Katherine and Ewing, E. Thomas and Marr, Linsey and Jimenez, Jose and Bourouiba, Lydia, How Did We Get Here: What Are Droplets and Aerosols and How Far Do They Go? A Historical Perspective on the Transmission of Respiratory Infectious Diseases (April 15, 2021). Available at SSRN: https://ssrn.com/abstract=3829873

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