Skip to content

Canis Major

Restons donc vigilants et organisés en ce début de période caniculaire. Zoom sur le lien entre canicule et risque infectieux.

S’il vous vient d’admirer la constellation du Grand chien vous ne pouvez rater son astre le plus brillant et le plus chaud à savoir Sirius situé à peu près à mi chemin entre Mirzam et Muliphein. On la surnomme aussi « Petite Chienne » ou « Canicula » en latin. Sirius a toujours fasciné les astronomes. Quelques 3 000 ans avant notre ère, les Égyptiens avaient ainsi noté que, durant l’été, les fortes chaleurs commençaient le plus souvent quand Sirius et le soleil se levaient et se couchaient simultanément, d’où le nom de canicule. Si chacun garde en mémoire le dramatique épisode de 2003, et les près de 12 000 décès associés survenus majoritairement chez des personnes âgées, les plus férus d’histoire savent que le phénomène est récurrent, et parfois sérial, avec le record de vingt années caniculaires consécutives entre 1718 et 1737.

Chez la personne âgée le coup de chaleur peut se traduire par une hyperthermie supérieure à 40°C accompagnée de signes neurologiques centraux. Perte de conscience et coagulation intra-vasculaire disséminée sont possibles et accompagnent les défaillances viscérales qui peuvent entraîner le décès. Les troubles électrolytiques sont nombreux et accrus par les traitements médicamenteux usuels de la personne âgée qui peuvent aussi interférer avec les mécanismes physiologiques d’adaptation du corps à la chaleur.

Pour essayer de mieux prévenir ce risque séculaire une série de textes réglementaires fut produite après l’été 2003. On s’y ingénia à réduire l’impact de l’hyperthermie sans ajouter d’aléa additionnel. La circulaire du 3 août 2004 relative aux matériels de prévention et de lutte contre les fortes chaleurs dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées fit le point sur toutes les techniques de rafraîchissement. Ce texte rappelait que si le recours à des installations collectives de brumisation d’eau pouvait être bénéfique encore fallait-il se prémunir d’une contamination par la Legionella pneumophila ou le Pseudomonas aeruginosa. Peu avant la circulaire du 5 mai 2004 relative au rafraîchissement de l’air des locaux avait imposé d’installer dans chaque établissement, un système de rafraîchissement ou de climatisation au moins dans une ou deux pièces de dimension suffisante. La gestion de ces dispositifs fait l’objet d’une fiche technique produite en 2011 par le Cclin Sud-est qu’il convient de garder en mémoire.

La gestion des risques associés aux épisodes caniculaires est désormais régie par le plan canicule national dont la fiche 6 est consacrée aux établissements de santé et médico-sociaux. Celle-ci rappelle notamment les obligations réglementaires issues du décret 2005-768 sur les systèmes de rafraîchissements.

Les vertus de la pièce climatisée sont indéniables mais hélas comme dans toute collectivité où la promiscuité augmente, le risque infectieux menace. C’est ce à quoi a été confronté durant l’été 2005 un EHPAD de Rhône-Alpes avec une épidémie de grippe estivale touchant en une semaine 40% des résidents et 13% des professionnels malgré les interventions rapides et adaptées des équipes de prévention. L’épidémie démarra après le déclenchement du plan canicule quand les résidents passaient la majorité de leur journée dans la pièce climatisée de l’établissement. Gérer la sécurité des résidents est un art qui nécessite de savoir osciller entre plusieurs risques ce que les professionnels arrivent heureusement à faire avec talent dans l’immense majorité des cas.

Restons donc vigilant et organisé en ce début de période caniculaire.

Les supports de communications :

Ministère de la Santé

Santé Publique France

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest