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Antibiorésistance : un nouvel espoir thérapeutique venu de France

A l’approche d’un 14 juillet dominical, difficile pour le RéPias de ne pas brandir l’étendard tricolore avec cette découverte française qui nous vient de l’université de Rennes 1.

En effet, ce n’est pas moins qu’une nouvelle classe d’antibiotiques que nous annoncent le Professeur Brice Felden et son équipe dans une publication en date du 9 juillet 2019 de PLOS Biology.

Si les peptides antimicrobiens sont bien connus, et déjà en ligne pour  espérer servir d’antibiotiques demain, leur demi-vie courte et leur toxicité potentielle en réduisent les perspectives appliquées. Pourtant, en s’inspirant du peptide Pep A1 d’une toxine de Staphylococcus aureus, les chercheurs ont synthétisé quatre biomimétiques s’en inspirant dont trois font montre de qualités plus qu’encourageantes. Mais laissons les chercheurs nous en expliquer les raisons.

Parmi les perspectives engageantes de cette recherche on trouve pour ces peptides une capacité à avoir une activité antimicrobienne in vitro et in vivo chez l’animal, en particulier pour S. aureus et P. aeruginosa, tout en semblant avoir une toxicité cellulaire acceptable. Pour ce faire les auteurs ont dû lutter contre la propriété usuelle du peptide A1 à savoir celle d’être hémolytique. Dans une étude publiée en 2015, les chercheurs expliquent comment ils ont réussi à identifier les zones du peptide qui influaient beaucoup sur le pouvoir hémolytique et peu sur celui antibactérien pour les éliminer du peptide de synthèse final.

Par ailleurs, le potentiel de ce nouvel agent antibactérien à contribuer à la poussée de l’anitbiorésistance semble bien plus limité que celui des antibiotiques actuels.

Les résultats de cette recherche offrent l’occasion de mieux connaitre le monde des toxines/antitoxines bactériennes qui peuvent à la fois inhiber et promouvoir la bactérie qui les sécrète. A ce propos des chercheurs ont émis l’hypothèse que le peptide A1 est secrété par S. aureus lorsqu’il est attaqué par des phagolysosomes à l’occasion de la phagocytose enclenchée par le système immunitaire humain. Il vise ainsi à sacrifier la majorité de son effectif, mais pas intégralement, pour rester alors à un stade infra détectable par l’organisme humain avant de se multiplier à nouveau. Ce cheval de Troie bactérien sera-t-il son futur talon d’Achille, c’est tout ce que l’on peut souhaiter à ces chercheurs et à ceux qui auront besoin d’antibiotiques actifs dans une dizaine d’années.

Sur le site de l’université de Rennes 1, on trouve une synthèse très claire de cette recherche et de ses enjeux ainsi qu’une vue tridimensionnelle du fameux peptide n °19.

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